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ce qui ne va pas et les solutions si il y en a
Nucléaire et énergies alternatives (21 topics, 60 messages)
Topic "Déchets nucléaires" (Messages 1 à 10 sur 10) Fil RSS des messages de ce topic
Dernier message par Lorran, le 21/12 à 18:26:59
 
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Lorran
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le 26/09/2016 à 17:02:21
Acces au message Déchets nucléaires
Les déchets nucléaires peuvent être liquides, solides ou gazeux. Ils se divisent en 3 groupes :
- les déchets de faible activité :
ce sont les vêtements des personnels, les équipements peu contaminés et les filtres à air.
- les déchets de niveaux intermédiaires :
ce sont les tubes combustibles irradiés, les produits chimiques provenant du traitement des déchets.
- les déchets de haute activité :
Ils sont les plus dangereux. Il faut attendre très longtemps pour que ces déchets deviennent inoffensifs. Par exemple, il faut attendre 200 000 ans pour que le plutonium soit sans danger !
Cela signifie que ce sont les générations futures qui devront gérer ce problème.
Ne vont-elles pas nous reprocher d'avoir laissé s'accumuler des déchets nucléaires dangereux et hautement toxiques pour des durées quasiment infinies ?
Ce sont les matières les plus dangereuses que l’homme ait jamais fabriquées. Or, nous savions dès le départ que la gestion des déchets n'était pas solutionnée.

 Rechercher image de la période nucléaire par radionucléide
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Lorran
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le 25/01/2017 à 09:38:26
Acces au message Les « Tchernobyl » sous-marins….
http://lesmoutonsenrages.fr/2017/01/25/les-tchernobyl-sous-marins/


mercredi 25 janvier 2017Voltigeur Laisser un commentaire Modifier l'article
Cet article date de 1992, donc il n’y avait pas encore eu le désastre de Fukushima. À l’heure où le nucléaire est montré du doigt, où nos centrale sont pleine de défauts, je vous propose un petit tour d’horizon des déchets radioactifs, libérés dans la mer en toute conscience par un peu tout le monde. Depuis nous avons eu Fukushima pour enfoncer le clou et, vu que la radioactivité ne disparaît pas par magie, êtes vous au courant de ces « broutilles » passées ?



Où vont les sous-marins nucléaires naufragés ? Au fond de la mer comme leurs semblables à moteur Diesel. Seule différence, dans ces tragédies, c’est que les sous-marins nucléaires relâchent dans le milieu marin une source formidable de radioactivité qui vient s’ajouter à celle des bombes et des missiles perdus, sans parler des fûts radioactifs qu’une douzaine de pays, le Royaume-Uni en tête, ont rejetés à l’eau pendant trente-six ans.

 Comment s’en débarrasser ? Des centaines de milliers de fûts contenant des déchets radictacdfs ont été, comme ici au large des côtes normande purement et simplement « balancés » par-dessus bord.

Nous ne trahirons pas un secret militaire en révélant que 510 sous-marins nucléaires sillonnent les mers du monde entier. A cette flotte, il faut ajouter 65 navires militaires et 10 bateaux civils à propulsion nucléaire. Ces tout derniers n’ont à leur bord qu’un ou deux réacteurs nucléaires qui servent à leur propulsion, mais les autres, sous-marins compris, transportent généralement des armes nucléaires sous forme de bombes ou de missiles.

Lorsque le navire coule, avec ou sans sa charge, personne n’en parle. Idem lorsqu’une arme est perdue au cours d’une manoeuvre. Les gouvernements nient d’abord les faits, puis, lorsque les preuves s’accumulent, ils finissent par reconnaître, par exemple, qu’un missile « non armé » a bien été tiré. Il n’y a que le grand publie qui soit trompé par ces communiqués lénifiants, car les services secrets du monde entier savent, eux, très exactement ce qui s’est passé.

Dans le lot de sous-marins coulés, il n’est pas exclu que certains aient purement et simplement été envoyés à la casse. Une façon peu coûteuse de se débarrasser d’un matériel périmé ! La marine américaine l’avait fortement envisagé pour une centaine de ses bâtiments qui devaient être démantelés entre 1982 et 20l2.

Pour la première fois, l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), à Vienne, a tenté de recenser ces accidents. Ce travail, qui aurait été infaisable sans la détente, était destiné à la Conférence internationale sur la pollution marine qui s’est tenue à Londres du 25 au 29 novembre 1991. L’AIEA a retrouvé la trace de 31 accidents, pas moins, dont 16 ne sont d’ailleurs toujours pas reconnus par les pays concernés (voir carte). Mais il y en a peut-être davantage ! Le nombre d’armes nucléaires associées à ces accidents n’est pas toujours connu. On ne sait pas non plus précisément de quelles armes il s’agit. Dans la plupart des cas, ce sont des têtes nucléaires de missiles.

Ce sont les Etats-Unis qui sont responsables de la majorité des pertes (18 sur 31), ce qui semble logique puisqu’ils possèdent le stock d’armes nucléaires le plus important de la planète. Les Soviétiques, moins loquaces encore que les Américains, apparaissent loin derrière: 9 accidents dont 7 de sous-marins.

Mais il n’y a pas que les bateaux. Ainsi, lorsqu’un avion B-52 s’est écrasé, le 21 janvier 1968, sur la banquise non loin de la base de Thulé au Groenland, les quatre bombes qu’il transportait se sont brisées et la matière radioactive, principalement du plutonium, s’est répandue sur 50 km à la ronde contaminant tout le milieu marin. Mais c’est une affaire oubliée.

Parfois c’est un satellite équipé d’un générateur nucléaire qui quitte son orbite et regagne la Terre, c’est-à-dire la plupart du temps la mer puisque la surface des terres émergées est huit fois moindre que celle des océans.

Inutile de dire que ces engins sont rarement récupérés, soit parce qu’on ne les localise pas avec précision, soit parce qu’ils reposent à de trop grandes profondeurs. Les Russes envisagent toutefois de renflouer un de leurs sous-marins, le Komsomolets, abîmé en mer du Nord près de la côte norvégienne, le 7 avril 1989, avec des missiles à bord (voir photos ci-dessous). Le gouvernement norvégien a d’ores et déjà interdit la pêche autour de cette zone, car des inspections ont prouvé que le réacteur fuyait et que la corrosion, plus rapide que prévue, gagnait les têtes nucléaires.

 Un sous-marin nucléaire soviétique coulé au large des côtes norvégiennes.

 

 On peut distinguer le pont du sous-marin, ainsi que ce qui ressemble à un silo de lancement (3) et remarquer que le bâtiment était bien équipé d’ogives nucléaires (4).
Une mission de reconnaissance, effectuée par un navire océanographique soviétique pendant les mois de septembre et octobre derniers, a permis de prendre ces photos du Komsomolets (1), perdu le 7 avril 1989. Des analyses. réalisées par l’institut norvégien d’étude de la radioactivité sur des échantillons prélevés à ce moment-là ont montré des taux élevés de radioactivité prouvant la présence de fuites

Au total, ce sont des millions de milliards de becquerels qui reposent au fond des mers, soit plusieurs fois la dose que la catastrophe de Tchernobyl a injecté dans l’atmosphère. Cette radioactivité accidentelle s’ajoute à celle qu’une poignée d’Etats, Royaume-Uni en tête, ont déversé volontairement, durant 36 ans, dans une cinquantaine de sites, pour se débarrasser de leurs déchets nucléaires prétendus de faible ou moyenne activité.
Les premiers déversements volontaires remontent à 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale; les Américains avaient alors choisi des sites dans le Pacifique non loin des côtes de la Californie. Le dernier a eu lieu en 1982 dans l’Atlantique nord, à un millier de kilomètres environ des côtes françaises. Ce mode de rejet a finalement cessé sous la pression des pays qui s’y opposaient. Car, jusque-là, il était autorisé et réglementé par la Convention pour la prévention de la pollution marine, signée en 1975 et connue sous le nom de Convention de Londres.
C’est ainsi que des centaines de milliers de fûts de déchets enrobés dans du bitume ou du ciment, parfois groupés dans des containers, reposent au fond des mers. Il suffit de 10 à 15 ans pour que ces matériaux se désagrègent sous l’effet de l’eau de mer ! Et il est arrivé, dans les tout débuts, qu’on verse directement les déchets sans emballage, en vrac, voire sous forme liquide !Qui sont exactement les pollueurs ? Douze pays. Certains, comme l’Italie, l’Allemagne ou la Suède, n’ont failli qu’une seule fois, et n’ont rejeté que de faibles quantités de radioactivité. La France, quant à elle, qui a disposé du Centre de stockage de la Manche, près de la Hague, ne s’est livrée que deux fois à ces déversements, mais les quantités étaient plus importantes (voir schéma ci-dessous).
 Messieurs les anglais vous êtes les premiers Entre 1946 et 1982, douze pays ont rejeté des déchets radioactifs en mer. Pour le Royaume-Uni, il sagissait d’une pratique courante, puisque ce pays est responsable de plus des trois-quarts des rejets.[/caption]

Mais le pompon revient de loin au Royaume-Uni qui, à lui seul, est responsable de près de 80 % de la radioactivité rejetée. Nos amis anglais ont en effet déversé quelque 75 000 tonnes de déchets nucléaires dans une quinzaine de sites de l’Atlantique (voir carte). Ils ont même trouvé qu’un site était tout désigné: la mer en face de la Hague. Et par quinze fois, immités deux fois par les Belges, ils y ont déversé leurs déchets entre 65 et 160 m de profondeur. Cette décharge sauvage se situe très exactement par 49° 50′ N de latitude et 2° 18′ W de longitude, à une trentaine de kilomètres des côtes françaises. Si les crustacés ou les coquillages accusent parfois des taux de radioactivité anormaux autour du Cotentin, fi n’y a pas que l’usine de retraitement de la Hague qui en soit responsable !


Les cimetière marins de l’europe Voici les sites où ont été largués, pendant trente-six ans, fûts et containers remplis de déchets radioactifs. Nous avons, à chaque fois, comptabilisé la radioactivité cumulée pour chaque pays, en gigabecquerels. Ces « décharges sauvages  » se sont souvent faites très près des côtés. Par exemple, à 30 km à peine au large de Cherbourg, on trouve le dépotoir radioactif où nos amis anglais et belges se sont « soulagés » de 10 000 tonnes environ de déchets encombrants.
Autour de ces poubelles, on a trouvé du césium et du plutonium à des taux élevés. C’est cela qui a fait interdire ces déversements… tout au moins officiellement: des révélations provenant d’un responsable soviétique indiquent que plusieurs milliers de tonnes de déchets radioactifs civils et militaires – dont le réacteur du Lénine, le premier brise-glace nucléaire – auraient été déversées clandestinement jusqu’à très récemment dans la mer de Kara, au large de la Sibérie.

La carte mondiale des épaves radioactives

Des déchets radioactifs ont été volontairement déversés dans une cinquantaine de sites marins répertoriés sur cette carte. Mais c’est surtout l’Atlantique nord qui a servi de poubelle aux Etats.

Nous possédons peu de données sur les accidents en mer impliquant des matières nucléaires, secret militaire oblige. Voici néanmoins la liste de ceux que vient de recenser – pour la première fois – l’AIEA, avec toutes les imprécisions qui subsistent sur les quantités de radioactivité rejetées, la localisation précise et parfois même sur le nom du sous-marin coulé.



1) Mutsu (1er septembre 1974). Fuite de radiations (neutrons), sur ce cargo japonais à propulsion nucléaire, due à des défauts de structure, à 800 km à l’est de Shiriyazaki.

2) Avion américain B-36 (13 février 1950) équipé d’une arme nucléaire, perdu au large de Puget Sound.

3) Avion américain (10 novembre 1950) perdu, avec des armes nucléaires à bord, quelque part sous la mer en dehors des Etats-Unis.

4) Avion américain B-36 (18 mars 1953) perdu, avec des armes nucléaires à bord; au large de Terre-Neuve.

5) Avion américain B-47 (10 mars 1956) perdu, avec deux capsules de matières radioactives, en Méditerranée.

6) Avion américain B-47 (5 mars 1958) équipé d’une arme nucléaire, perdu au large de la Géorgie.

7) Avion de chasse américain F 102 (mi 1960) équipé d’un missile nucléaire, perdu dans la baie de Haiphong,

8) Missile intercontinental américain (ICBM Thor Rocket) (4 juin 1962) tombé en mer près de l’île Johnston, lors d’un tir d’essai.

9) Missile intercontinental américain (ICBM Thor Rocket) (20 juin 1962) tombé en mer près de l’île Johnston, lors d’un tir d’essai.

10) Thresher (10 avril 1963), sous-marin américain SSN-593 coulé à 100 milles à l’est du Cap Cod par 2 590 m de profondeur, et qui a éclaté. Son réacteur nucléaire représente une radioactivité de l 147 000 giga becquerels.

11) Transit 5 BN-3 (21 avril 1964), satellite américain tombé au nord de Madagascar. Son générateur nucléaire SNAP-9A au plutonium 238 représente une radioactivité de 630 000 gigabecquerels

12) Avion américain (5 décembre 1965) qui, mal calé, est tombé du pont du porte-avions Ticonderoga à la suite d’un coup de roulis et a coulé à 5000 m de profondeur au large du Japon. Il était équipé d’une arme nucléaire.

13) 4 bombes nucléaires (17 janvier 1966) perdues par un avion américain B-52 à 5 milles de Palomares en Espagne, dont une en mer qui a été récupérée par 914 m de fond.

14) 4 armes nucléaires (21 janvier 1968) perdues par un avion B-52 sur la banquise près de Thulé. Une partie seulement du plutonium répandu a été récupérée.

15) Scorpion (entre le 21 et le 27 mai 1968), sous-marin américain SSN-589, perdu à 400 milles (740 km) au sud-ouest des Açores par plus de 3 3 000 m de profondeur et qui a éclaté. Son réacteur nucléaire représente une activité de 1295 000gigabecquerels, 16. Nimbus B-1 (18 mai 1968), satellite américain tombé à 100 m de profondeur, près de Santa-Barbara, avec son générateur nucléaire SNAP-19. A été récupéré.

17) Générateur SNAP-27 (11 avril 1970) contenant 1650 000 gigabecquerels de plutonium 238 et appartenant à un module de la mission Apollo tombé au sud des îles Fidji, par 6 000 m de profondeur.

18) Missile Phoenix (14 septembre 1976) perdu par un avion de chasse américain F-14 et récupéré à 75 milles des côtes écossaises.

19) Missile de croisière américain (25 février 1986), dans la mer de Beaufort.

20) Mont-Louis (5 août 1984), cargo français transportant 30 containers d’hexafluorure d’uranium, entré en collision avec un car-ferry britannique. La cargaison, représentant environ 6 000 millions de becquerels, fut récupérée deux mois plus tard, par 25 m de profondeur.

21. Sous-marin soviétique (11 avril 1968) perdu avec 5 armes nucléaires, à 750 milles au nord-ouest de l’île Oahu (Hawaii)

22) Sous-marin soviétique (1968) perdu dans le nord-est de l’Atlantique, avec 4 armes nucléaires.

23) Sous-marin soviétique (10 janvier 1970) perdu en baie de Naples avec des torpilles nucléaires.

24) Sous-marin soviétique (12 avril 1970) perdu dans le nord-est de l’Atlantique, avec 4 armes nucléaires.

25) Kashin Class (septembre 1974), destroyer soviétique perdu en mer Noire avec des armes nucléaires.

26) Sous-marin soviétique (juin 1983) perdu au large du Kamtchatka, avec 8 armes nucléaires.

27) Cosmos-1402 (7 février 1983), satellite soviétique avec un réacteur nucléaire d’une radioactivité estimée à 1000 000 de gigabecquerels, tombé à 1600 km à l’est des côtes brésiliennes.

28) Sous-marin soviétique (4 octobre 1986) équipé d’armes nucléaires, coulé à 1000 km au nord-est des Bermudes par 5 000 m de fond.

29) Komsomolets (7 avril 1989), sous-marin soviétique avec des armes nucléaires, coulé, à la suite d’un feu à bord, près des côtes norvégiennes, à 180 km au sud-ouest de l’île de Medvezhy, par 1 500 m de fond. Les Soviétiques espèrent le renflouer.

Quant aux deux derniers accidents recensés par l’AIEA, les Britanniques viennent d’affirmer, contrairement à ce qui avait d’abord été annoncé, qu’ils n’avaient pas d’arme nucléaire à bord. Ce sont:

30) HMS Sheffield (10 mai 1982), destroyer britannique coulé par un missile Exocet de la marine argentine, au large des îles Falklands.

31) HMS Resolution (19 mai 1985). Ce sous-marin britannique a perdu un missile Polaris non équipé, d’après les Britannique d’une tête nucléaire, au cours d’un essai ou d’une fausse manœuvre, au large de la Floride. Doit-on croire les Britanniques?

Auteur Jacqueline Denis-Lempereur pour Science & Vie n°892 janvier 1992

Source Atomicsarchives
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Lorran
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le 10/02/2017 à 17:42:13
Acces au message Aux Etats-Unis, l'accident nucléaire qui ne devait jamais arriver coûtera deux milliards de dollars
http://www.ddmagazine.com/201609263063/aux-etats-unis-l-accident-nucleaire-qui-ne-devait-jamais-arr
iver-coutera-deux-milliards-de-dollars.html

LUNDI 26 SEPTEMBRE 2016 ÉCRIT PAR  YVES HEUILLARD
Manipulation de déchets destinés au WIPP
Manipulation de déchets destinés au WIPP Photo Los Alamos National Laboratory
Deux milliards de dollars et sept ans de travaux, c'est le coût de l'éclatement d'un fût de déchets nucléaires dans un centre de stockage souterrain aux États-Unis.

Dans son numéro du dimanche 25 septembre le Los Angeles Times fait le point sur les coûts associés à un accident dans le centre de stockage géologique de déchets nucléaires de Carlsbad dans l'état du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis. En 2014 un fût de déchets éclate, un seul. La remise en état coûtera plus de 2 milliards de dollars et les opérations ne pourront pas reprendre avant 2021.

Le Waste Isolation Pilot Plant, ou WIPP, est un centre destiné à l'enfouissement définitif de déchets nucléaires à vie longue issus du programme d'armement nucléaire américain. Plusieurs centaines de milliers de fûts peuvent y être stockés dans des cavernes de sel à 640 mètres de profondeur. C'est le seul centre de stockage de ce type au Etats-Unis après que la construction d'un autre centre, celui de Yucca Mountain, au Nevada, fut stoppée par l'administration Obama en 2011.

Le WIPP, présenté jusqu'en 2014 comme une réussite exemplaire par le ministère états-uniens de l'énergie avait été prévu pour recevoir des déchets nucléaires pendant 35 ans et préserver l'environnement de toute fuite pendant des dizaines de milliers d'années. Son coût : 19 milliards de dollars.

En février 2014, une réaction chimique à l'intérieur d'un fût provoque la rupture de celui-ci et la libération des éléments radioactifs qu'il contient, dont du plutonium et de l'américium qui parviendront à contaminer l'extérieur du site via le système de ventilation. Selon un expert interviewé par le Los Angeles Times, la mesure de l'accident a été largement minimisée par les autorités concernées.

Dans une analyse de l'accident, la revue Nuclear Monitor avait rapporté en 2014 (numéro 787) que "tout ce qui n'aurait jamais dû se produire se produisit, et tout ce qui aurait dû fonctionner ne fonctionna pas". Lors de la conception du centre de stockage, les ingénieurs avaient estimé qu'un tel accident ne pourrait se produire qu'une fois tous les 200 000 ans.

Le Los Angeles Times précise que le coût final de l'accident du WIPP, sera plus élevé que celui des 12 années de décontamination du réacteur de la centrale nucléaire de Three Miles Island dont le coeur avait fondu en 1979. Le journal précise que la décontamination des sites nucléaires militaires états-uniens (dont le site de Hanford où fut produit le plutonium de la première bombe atomique) coûtera des dizaines de milliards de dollars. Au-delà des coûts, toujours faramineux quand il s'agit de nucléaire, l'accident du WIPP montre aussi la fausseté du mot "décontamination", puisqu'il s'agit en réalité de contaminer ailleurs dans un endroit considéré de moindre risque.

Pour en savoir plus on pourra se reporter à l'article "Nuclear accident in New Mexico ranks among the costliest in U.S. history" du Los Angeles Times. Le Nuclear Monitor publie également un article sur le sujet dans son numéro 830 du 20 septembre 2016.
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Lorran
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le 02/05/2017 à 15:27:56
Acces au message À Bure, l’Andra veut étouffer la lutte paysanne
https://reporterre.net/A-Bure-l-Andra-veut-etouffer-la-lutte-paysanne
2 mai 2017 / Lorène Lavocat (Reporterre)

   

     

À Bure, l'Andra veut étouffer la lutte paysanne
Pour s’assurer la maîtrise de la zone de la « poubelle nucléaire » de Bure, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs s’est constitué une immense réserve foncière. Si de nombreux paysans ont cédé aux conditions de l’Agence, ce n’est pas le cas de Jean-Pierre Simon, jugé ce mardi pour « complicité » avec les antinucléaires. La Confédération paysanne le soutient.
Mardi 2 mai, à 10h, Jean-Pierre Simon est sorti du tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, annonçant le report de son procès au 12 septembre. Ce qui n’empêche pas les mobilisations prévues dans la journée devant le palais de justice.
Jean-Pierre Simon comparaissait devant le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc (Meuse), pour « complicité du délit d’installation en réunion sur le terrain d’autrui sans autorisation en vue d’y habiter ». Son crime ? À l’été 2016, ce paysan a mis à disposition des opposants au projet de poubelle nucléaire de Bure son tracteur et sa bétaillère. Pour les gendarmes et pour l’Andra — l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, partie civile dans le procès —, il aurait ainsi « favorisé l’occupation du bois Lejuc » par les manifestants, et « fait obstacle à une issue du site ».
Joint par Reporterre, Jean-Pierre Simon raconte une version de l’histoire sensiblement différente. Début juin 2016, les opposants ont organisé une manifestation pour protester contre le début des travaux de l’Andra dans le bois Lejuc. « Je suis venu avec mon tracteur pour porter le matériel pour le pique-nique, raconte-t-il. Quand on s’est rendu compte que l’Andra menait là-bas des travaux illégaux, l’occupation a été décidée. Je ne suis pas resté sur place, mais j’ai laissé mon tracteur, pour aider à la logistique : transporter les tentes par exemple. »
Lors de l’expulsion du bois, début juillet, Jean-Pierre s’est précipité pour récupérer son tracteur, mais il était trop tard : l’engin avait été saisi et emporté par les forces de l’ordre à la fourrière. À l’intérieur de la remorque, les enquêteurs trouveront des tentes, des vêtements, des sacs de couchage, quelques téléphones portables. « Je suis allé aux convocations, j’ai répondu aux questions de la gendarmerie, mais ils n’ont pas voulu me rendre mon tracteur, alors que c’est un outil de travail indispensable ! » Il a protesté auprès du procureur, mais ses lettres sont restées sans réponse, jusqu’à ce 3 février, où il a reçu une convocation au tribunal.
« Depuis le départ, l’Andra fait en sorte qu’il n’y ait pas de lutte paysanne à Bure »

Pourquoi lui ? Pourquoi se focaliser sur cet agriculteur qui n’était pas présent lors de l’évacuation du bois, et qui n’a fait que prêter son tracteur aux manifestants ? La plupart des opposants au projet Cigéo agissent de manière collective ou anonyme, de manière à ne pas être identifiés par les forces de l’ordre. Au contraire, Jean-Pierre Simon est installé à Cirfontaines-en-Ornois, à quelques kilomètres de Bure, depuis plusieurs décennies, et il est bien connu dans le coin. « Je suis facilement identifiable, donc facilement attaquable, admet-il. Mais à travers moi, c’est le procès du bois Lejuc que l’Andra veut faire. » Il avance une autre piste de réponse : « Comme je suis à peu près le seul paysan à m’investir dans la lutte, c’est peut-être une manière de mettre la pression et de dire aux autres agriculteurs : ne bougez pas. » Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, syndicat qui soutient Jean-Pierre Simon, abonde dans ce sens : « L’Andra a fait de lui un grand criminel, ils ne l’ont pas loupé et ont frappé fort, comme s’ils avaient voulu scinder la lutte et décourager les habitants locaux de s’engager. Depuis le départ, l’Andra fait en sorte qu’il n’y ait pas de lutte paysanne à Bure. »

Jean-Pierre Simon à Notre-Dame-des-Landes, en juillet 2016.
Le témoignage de Jean-Pierre Simon fait écho à une autre histoire : celle de l’appropriation progressive du foncier agricole et forestier par l’Andra, en Meuse et en Haute-Marne, et qui est dénoncée par la Confédération paysanne comme « un accaparement de terres ». Installé depuis 1982 sur l’exploitation familiale, le paysan produit aujourd’hui orge, colza, blé, tournesol. Il décrit une région agricole en difficulté, avec des sols difficiles à travailler.
Pourtant, l’arrivée de l’Andra sur le territoire, dans les années 1990, a donné une nouvelle valeur à ces terres délaissées. « À partir de 2007, ils ont commencé à acheter tout le foncier disponible. Ils se rendaient dans les villages, prospectaient pour savoir si des successions ou des reprises allaient avoir lieu. » Il se rappelle de son voisin, propriétaire de 100 ha, démarché par l’Agence. « Ils lui ont tout acheté, les terres, les bâtiments, le cheptel. » Le prix du foncier a flambé : l’hectare est passé de 2.500 à 5.000 € en quelques années. « L’Andra paye, quel que soit le prix, donc ça en motive plus d’un ! » estime l’agriculteur.
Malgré les propositions alléchantes, il a décidé de garder sa ferme, « pour rester maître de la situation et ne pas casser [son] outil de travail ». Il a cependant dû débourser plusieurs centaines de milliers d’euros afin de racheter la moitié de ces terres qui étaient en location et convoitées par l’Andra. « C’est pour ça que je suis libre de parler, explique-t-il. La plupart des paysans louent une partie de leurs surfaces, ou sont sur des parcelles que l’Andra leur met à disposition via des baux précaires. »

Les terres agricoles du plateau de Bure.
La carotte et le bâton. Pour « calmer le jeu et acheter le silence », comme le dit Jean-Pierre Simon, l’Andra dispose d’un patrimoine foncier important : 3.115 ha, d’après les chiffres fournis fin 2015 par l’Agence (2.270 ha en propriété directe et 845 ha mis en réserve par les Safer), alors que le projet Cigéo ne s’étendra, au maximum, que sur 650 ha. Cette réserve foncière permet à l’Andra de prévoir des compensations environnementales nécessaires lors de la réalisation du projet, mais aussi de « procéder à des échanges de parcelles » avec les agriculteurs. « C’est une sorte de jeu d’échecs qui permet à l’Andra de s’assurer la maîtrise de la zone d’implantation de Cigéo », décrit Jean-Pierre Simon. Cette stratégie, tout à fait légale, mène aussi à des redistributions de terres de la part de l’Andra, via des conventions d’occupation précaire et provisoire (Copp) : « Mais cette redistribution favorise en priorité ceux qui ont des casquettes : élus, syndicalistes, jeunes… tout ça pour tenir la population », note Jean-Pierre Simon.
« Dans ces grands projets comme Cigéo, l’agriculture est toujours considérée comme la variable d’ajustement »

Dans un rapport publié en 2016, le collectif d’opposants Terres de Bure n’hésite pas à parler d’un « harcèlement » : « Les négociations foncières de l’Andra sont menées depuis les dernières années par Emmanuel Hance, “responsable des activités humaines et de la biodiversité”. Les agriculteurs ayant eu affaire à lui préfèrent parler de harcèlement plutôt que de négociation à l’amiable. » Appels téléphoniques répétés et visites incessantes, allusion à la possibilité d’expropriation, démarchage individuel… « Beaucoup d’agriculteurs se retrouvent ainsi dans une position difficile, tiraillés entre l’envie de rester sur leurs terres et de résister à la poubelle, la résignation face à la peur des contrôles et des expropriations, et la recherche de leur intérêt économique individuel », écrivent-ils.
Résultat, la lutte paysanne à Bure est embryonnaire. « Nous avons peu d’adhérents en Meuse et Haute-Marne, ce n’est pas facile de mobiliser là-bas », constate Laurent Pinatel. C’est pourquoi la Confédération paysanne a décidé de mettre le paquet mardi 2 mai à Bar-le-Duc, lors de l’audience de M. Simon. Prises de parole, banquet paysan, rassemblement de soutien relayé au niveau national. « Dans ces grands projets comme Cigéo, l’agriculture est toujours considérée comme la variable d’ajustement, colère Laurent Pinatel. Les terres agricoles ne sont que des réservoirs fonciers, et il y a une négation de notre rôle et de notre activité économique, c’est humiliant. » Pour lui, ce qui se joue à travers l’affaire de M. Simon, c’est un projet de société : « L’agriculture paysanne ne peut s’épanouir dans une société hypernucléarisée, avec un dogme productiviste et techniciste. Le dogme du développement à tout prix touche à ses limites. »

La bétaillère saisie par les gendarmes aux abords du bois Lejuc.
À 57 ans, Jean-Pierre Simon se dit aujourd’hui à la fois « déterminé » à s’opposer et « pessimiste » pour la suite : « Bien sûr que j’assume tout ce que j’ai fait au bois Lejuc, dit-il. Je m’oppose depuis plus de vingt ans au nucléaire, parce que cette technologie opaque n’est pas bonne, mais aussi parce que Cigéo signe l’arrêt de mort de l’agriculture dans la zone. L’Andra est en train de créer un désert rural et agricole, en sacrifiant nos villages et nos terres. »
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Lorran
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le 11/05/2017 à 14:43:55
Acces au message Déchets nucléaires: c’est la panade totale!
http://www.lesoir.be/1498742/article/soirmag/meilleur-du-soir-mag/2017-05-08/dechets-nucleaires-c-e
st-panade-totale

Benoît Franchimont.
Mis en ligne lundi 8 mai 2017, 15h22
30 années de recherches mises au placard par le gouvernement. Personne ne sait ce que la Belgique va faire de ces substances hautement dangereuses pendant… 240.000 ans.


Les autorités belges ont décidé de se passer des plus vieux réacteurs nucléaires (Tihange 1, Doel 2 et 3) dès 2025. C’est demain. Mais le plan d’approvisionnement énergétique de notre pays à cette date n’est pas encore établi et sûr. En résumé, on ne sait pas comment notre pays va assurer ses besoins en électricité dans huit ans à peine. Tout aussi préoccupant, la destination finale de nos déchets nucléaires hautement dangereux, résultant de l’exploitation des centrales atomiques durant des décennies, n’est toujours pas fixée. On est même loin du compte : la proposition de l’Ondraf (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies), qui a mené plus de 30 années de recherches et d’expérimentation sur la question, vient d’être rejetée par le gouvernement. L’Ondraf proposait (depuis 2011 au moins) de stocker les déchets les plus radioactifs sous terre, dans une couche d’argile. Les ministres Marghem (Énergie) et Peeters (Économie) viennent de dire non, demandant à l’Ondraf de reprendre toute l’étude à zéro ! Pour le gouvernement, pas question de marquer son accord sur le stockage souterrain. Il demande d’abord d’étudier toutes les couches géologiques de Belgique susceptibles d’héberger ces déchets hautement radioactifs et ensuite de prendre contact avec les communes qui pourraient les accueillir… À l’Ondraf, c’est peu dire que l’on a pris cette demande comme un camouflet. Dans un courrier révélé par “Le Soir”, le directeur général Jean-Paul Minon explique aux ministres qu’il n’est pas envisageable, matériellement, de tester tous les types de sous-sols du pays. Il refuse aussi de choisir des communes, une étape qui conduirait à un blocage complet du dossier. On se souvient de l’opposition de dizaines de localités et de comités d’habitants lorsque l’Ondraf avait tenté cette même manœuvre en 1994 alors qu’il cherchait un lieu de stockage pour les déchets faiblement radioactifs. Repartir à zéro conduirait à reporter un choix de plusieurs années. En résumé, le gouvernement actuel préférerait ne pas prendre de décision finale sur le stockage des déchets les plus dangereux, une décision qui va engager notre pays (ou ce qu’il deviendra) pour des… milliers d’années.

La centrale nucléaire de Doel.
La centrale nucléaire de Doel.
Tubes à 350 degrés
Les “superdéchets” dont on parle ici sont dits de moyenne ou haute activité et de longue durée de vie. Il s’agit essentiellement des résidus des combustibles utilisés dans les centrales nucléaires. Une partie de ces combustibles usés sont stockés sur les sites mêmes des centrales de Tihange et de Doel, dans des “piscines”. Une autre partie a été retraitée à La Hague (France). Les déchets de cette opération de retraitement ont été progressivement renvoyés vers la Belgique, sous la forme de tubes en inox contenant les matières vitrifiées. Ces tubes, dont la température atteint encore 350º, sont fortement radioactifs. Ils vous grilleraient de l’intérieur en quelques minutes. Les tubes sont pour l’instant stockés en surface, à Mol-Dessel, dans deux bâtiments bunkers de la société Belgoprocess. Il faudra attendre au moins 2050 pour que ces tubes soient suffisamment refroidis pour être définitivement stockés. Ces superdéchets occuperont au final un volume de 10.000 à 15.000 m3, l’équivalent de 20 à 30 bassins de natation. Et ils resteront dangereux durant des milliers d’années. On retrouve ainsi parmi les composants présents du plutonium 239, qui demeure radioactif pendant au moins 240.000 ans. « Soit une période aussi longue que celle qui sépare notre ère de celle de l’Homme de Neandertal. Penser que nous pourrons stocker les déchets nucléaires de manière sûre durant 240.000 années est donc particulièrement naïf », a dénoncé Greenpeace. « Qui assumera la responsabilité d’un problème que nous imposerons aux 6.800 prochaines générations ? Comment installer un système d’alerte qui soit fiable aussi longtemps ? »

L’Ondraf a mené des études durant 30 ans, notamment dans son laboratoire souterrain Hades de à Mol. (© Ondraf.)
L’Ondraf a mené des études durant 30 ans, notamment dans son laboratoire souterrain Hades de à Mol. (© Ondraf.)
Argile flamande
Au terme de ses premiers travaux (aujourd’hui remis en cause, on l’a dit), l’Ondraf préconisait de stocker les déchets à un peu plus de 200 mètres de profondeur, dans une couche d’argile imperméable. Un laboratoire souterrain, baptisé Hades, a été creusé à Mol et l’expérimentation menée dans la couche appelée “Argile de Boom”, qui traverse le nord-est du pays, a été jugée satisfaisante. « L’Argile de Boom est stable depuis plusieurs millions d’années ; elle devrait donc le rester pendant les périodes nécessaires aux déchets radioactifs pour devenir inoffensifs », expliquait l’Ondraf. Comment expliquer que le gouvernement remette ces conclusions en cause ? Que la couche d’argile intéressante soit présente en Flandre n’est peut-être pas étranger à la question. Possible aussi que le gouvernement n’apprécie pas que les regards de l’Ondraf se portent surtout vers Mol, où les tests positifs ont été effectués. Pour Evelyn Hooft, porte-parole de l’Ondraf, « il est faux de dire que la région de Mol a déjà été choisie », ajoutant que l’Organisme a seulement déterminé que la couche d’argile peu indurée (argile plastique) répond aux conditions nécessaires. L’Ondraf insiste pour que le gouvernement se décide enfin, au moins en marquant son accord sur la solution du stockage souterrain, déjà adoptée par la Suisse, la France (argile), l’Allemagne (roches de sel) ou la Suède et la Finlande (granite).

L’Ondraf préconise un dépôt à 200 mètres sous terre. Mais le gouvernement demande une nouvelle étude… (© Ondraf.)
L’Ondraf préconise un dépôt à 200 mètres sous terre. Mais le gouvernement demande une nouvelle étude… (© Ondraf.)
En surface
Pour rappel, le problème du stockage définitif des déchets radioactifs les moins dangereux (faible ou moyenne activité, de courte durée de vie) est, lui, par contre, résolu. Jusqu’en 1982, les fûts avaient été jetés en mer (dans le golfe de Gascogne). Ils ont ensuite été stockés à Mol-Dessel, dans l’attente d’une décision définitive. En juin 2006, le gouvernement a opté pour un dépôt final en surface, sous un dôme, dans la commune de Dessel. Ces déchets moins dangereux devront tout de même être isolés durant 300 ans.
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Lorran
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le 11/05/2017 à 14:44:54
Acces au message Nucléaire : la carte des 19.000 convois radioactifs qui sillonnent la France chaque année
http://www.lelanceur.fr/nucleaire-la-carte-des-19-000-convois-radioactifs-qui-sillonnent-la-france-
chaque-annee/

10 mai 2017  Par Antoine Sillières

Avec ses 19 centrales réparties sur le territoire hexagonal, l’industrie nucléaire française implique une logistique importante. Chaque jour, des trains et des camions remplis de combustible ou de déchets nucléaires traversent le pays. Si bien que le risque de contamination, voire d’incident, ne se limite pas aux sites nucléaires mais s’étend à l’ensemble du territoire. Sans que la population ni même les responsables locaux en soient avertis.

Des convois de matière radioactive partout sur les routes et les voies ferrées de l’Hexagone. De l’arrivée de l’uranium aux ports de La Hague, dans la Manche, et de Sète, dans l’Hérault, au stockage définitif des déchets, le cycle du combustible nucléaire nécessite chaque année plusieurs milliers de convois. Au point que le réseau Sortir du nucléaire définit la France comme la “plaque tournante du transport ferroviaire de déchets nucléaires”. Car, en plus des trajets engendrés par l’activité de ses 58 réacteurs maison, notre pays reçoit des déchets étrangers, et les renvoie ensuite. Sans compter les diverses usines de traitement et centres de stockage disséminés sur le territoire hexagonal, qui reçoivent leur lot de colis radioactifs, alimentant le trafic. De quoi multiplier les trajets, donc les risques.
Les transports de substances radioactives traversent l’espace public et peuvent entraîner une exposition”
 
Un constat d’autant plus inquiétant que les convois radioactifs ferroviaires et routiers empruntent des axes fréquentés par la population civile. “Les transports de substances radioactives traversent l’espace public et peuvent entraîner une exposition”, explique la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad). Car des radiations émanent de ces convois. Dévolus au transport des matières radioactives, les wagons Castor par exemple ne sont conçus que pour atténuer les rayonnements, afin qu’ils ne dépassent pas la norme prescrite. Les conducteurs de train ont d’ailleurs pour consigne de ne pas rester plus de 30 minutes à proximité de ces wagons. Et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pointait récemment des irrégularités sur les pièces censées assurer le confinement des matières radioactives dans ces mêmes wagons Castor. Sur certains convois, on peut “détecter les radiations des conteneurs à plusieurs dizaines de mètres”, assurait le réseau Sortir du nucléaire en 2015.
Sur le rail, les convois de matières radioactives empruntent les mêmes voies que les trains de voyageurs. Il n’est par ailleurs pas rare que des trains convoyant des matières radioactives s’arrêtent en gare – à Valence, dans la Drôme, ou à Drancy, en Seine-Saint-Denis, par exemple. En région parisienne, les convois ferroviaires empruntent les voies des trains de banlieue (RER), exposant ainsi le public aux rayonnements. Dans la vallée du Rhône, une partie des colis est aussi acheminée par camions via la très fréquentée autoroute du Soleil (A7).
L’ignorance comme bouclier

Impossible de connaître avec précision les itinéraires empruntés, ni le nombre de convois circulant localement. Les autorités avancent des arguments sécuritaires pour justifier l’absence de communication des axes empruntés. “De fait, il est impossible pour les citoyens de prendre connaissance de leur exposition à des substances radioactives”, notait le député de Loire-Atlantique Yves Daniel en 2015. Les préfectures ne communiquent pas sur le sujet. Quant au ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, dont le malaise sur ces questions est palpable dans la voix chevrotante de ses communicants, il n’a jamais répondu aux demandes répétées du Lanceur.
Pas mieux du côté de l’ASN, qui renvoie aux données nationales présentées dans son rapport de 2015. Lequel insiste sur le fait que le nombre de convois de marchandises radioactives liées au cycle du combustible nucléaire est très faible par rapport au nucléaire médical notamment. En proportion, peut-être. Reste qu’à lui seul le cycle du nucléaire engendre 19.000 convois annuels. Visiblement pas suffisant pour que cela mérite de s’y pencher. La société exploitante, Areva, appuyée par un avis de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), considère que “la divulgation relative aux itinéraires des transports de matières nucléaires est susceptible de porter atteinte à la sécurité publique et à la sécurité des personnes visées”.
Il est impossible pour les citoyens de prendre connaissance de leur exposition à des substances radioactives”
 
La sécurité de l’État et des citoyens pour justifier l’opacité du transport de matières radioactives, donc. Pourtant, dans une contrée pas si lointaine, juste de l’autre côté du Rhin, ces informations sont publiques. “En Allemagne, l’Agence fédérale pour la protection contre les radiations publie rétrospectivement les autorisations pour tous les convois nucléaires, rappelle le réseau Sortir du nucléaire. Il suffit également qu’un élu adresse une demande au gouvernement d’un Land pour connaître le nombre et la nature des convois nucléaires qui en traversent le territoire.”
En France, les collectivités locales ne sont pas informées du passage des convois de marchandises radioactives sur le territoire qu’elles administrent. Les préfectures ne sont par ailleurs pas tenues de publier les itinéraires empruntés. Les documents évoquant le transport de matières radioactives (TMR dans le milieu), glanés çà et là font donc office d’exception à la règle, sinon d’erreur. Pourtant, là encore, un pays limitrophe, la Belgique en l’occurrence, où les bourgmestres sont informés du passage de ce type de convoi, prouve que la communication est envisageable sans conséquence dramatique.
“Culture du secret”

“Il n’est pas prévu d’informer spécifiquement les élus transport par transport, pour des raisons de confidentialité, donc de sécurité”, expliquait en février 2013 Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche. “Même leur connaissance a posteriori pourrait permettre de recouper des habitudes, des procédures et des itinéraires validés”, ajoutait-il, citant un autre avis de la Cada. Les gestionnaires de réseau non plus ne sont pas informés des passages sur leur réseau. En effet, c’est le transporteur qui décide des itinéraires, dans le respect des interdictions fixées par arrêté préfectoral, le cas échéant.
Ce manque de transparence alimente la défiance à l’égard de la filière nucléaire. Mais au-delà, la communication de ces données permettrait de mieux protéger les citoyens en cas d’accident. “La connaissance des risques est le préalable nécessaire pour pouvoir agir en amont et bien réagir en cas d’accident grave, notait un rapport du conseil économique et social régional (CESR) de Basse-Normandie en 2010. Les lacunes dans le système statistique et les réserves – voire les entraves – de certains acteurs ne peuvent que contribuer à accroître la vulnérabilité des personnes et des territoires en cas de crise.” Et les incidents sont réguliers, en vallée du Rhône notamment, où un train Castor a déraillé le 28 décembre 2012 à Cruas, puis un second à Saint-Rambert le 22 janvier 2013. À Drancy, en 2013, le déraillement d’un Castor chargé de déchets nucléaires à destination de l’usine de La Hague avait illustré les inquiétudes d’un incident en zone urbaine.
Les lacunes dans le système statistique et les réserves (voire les entraves) de certains acteurs ne peuvent que contribuer à accroître la vulnérabilité des personnes et des territoires en cas de crise”
 
“D’une manière générale, l’information concernant le transport de matières nucléaires est protégée par des dispositions en matière de secret-défense”, note le rapport du CESR de Basse-Normandie. “Les applications militaires de l’énergie nucléaire étant antérieures aux applications civiles, l’industrie nucléaire porte dans ses gènes la culture du secret”, avancent ses auteurs. “Impossible de connaître avec précision les itinéraires empruntés, excepté en interrogeant les associations environnementales”, relève ce même rapport. En l’absence de statistiques officielles, c’est en bricolant au cas par cas, avec les moyens du bord et l’énergie des militants, que l’on tente d’agréger les informations. Des vigies se mettent en place, notamment en vallée du Rhône, pour guetter les convois de matières radioactives. À Dunkerque, par exemple, on suit les camions pour connaître les flux.
19.000 convois par an

Arrivé au port de La Hague, plus rarement celui de Sète, en provenance de différentes zones d’extraction de par le monde (Australie, Canada, Kazakhstan, Niger…) sous forme d’une pâte jaune surnommée Yellow Cake par les initiés, l’uranium est acheminé en train vers l’usine Areva de Malvési, au nord de Narbonne. Son degré de radioactivité est alors faible. Il subit une première transformation en tétrafluorure d’uranium (UF4) puis est acheminé par camion vers Pierrelatte, dans la Drôme. Cela avec une fréquence de trois à cinq transports par jour via l’A7 et l’A9, d’après le réseau Sortir du nucléaire.
Là, le tétrafluorure devient hexafluorure d’uranium (UF6). Ne lui reste plus ensuite qu’à être “enrichi”, dans une seconde usine du site du Tricastin. Après quoi le combustible (UF6 enrichi) est transporté, de nouveau par camion, vers l’usine de Romans-sur-Isère, toujours dans la Drôme, où il est assemblé en barres de combustible qui seront utilisées par les réacteurs des centrales. Fin prêt à être utilisé, le combustible est réparti dans les 19 centrales françaises. L’acheminement depuis Romans se fait par camion, via le réseau routier donc. Une fois les barres de combustible utilisées – et refroidies dans des piscines pendant quatre ans –, elles sont renvoyées à La Hague, pour y être stockées ou retraitées.
L’usine (Areva de La Hague) accueillera ces prochaines années quelques dizaines de tonnes de combustible néerlandais, italien et belge”
 
Pour dresser un panorama complet du cycle du nucléaire français, il faut ajouter les 2.000 transports annuels à destination ou en provenance de l’étranger. De la Suède et de l’Allemagne vers Chinon notamment, des Pays-Bas, de Belgique ou d’Italie vers La Hague, des trains de combustible et de déchets étrangers circulent sur le territoire français. Areva s’est engagée à “retraiter”, selon la terminologie en vogue, le combustible usé des centrales étrangères. Ce qui implique que les déchets transitent une première fois vers la presqu’île du Cotentin avant d’être renvoyés, sous forme vitrifiée, en sens inverse. “L’usine [Areva de La Hague, NdlR] accueillera ces prochaines années quelques dizaines de tonnes de combustible néerlandais, italien et belge”, notait un rapport de l’Assemblée nationale daté de juin 2014.
 

 
 
“Le retraitement et le Mox n’apportent qu’une réponse partielle”

Le développement de la technologie MOX permet de réutiliser le combustible usé. Plusieurs centrales françaises sont équipées de réacteurs pouvant fonctionner avec ce combustible “recyclé”. Ce qui donne lieu à des allers-retours de matière radioactive supplémentaires. Sans compter que, pour le combustible traditionnel comme pour le MOX, à chaque étape de transformation, des déchets sont produits, engendrant de nouveaux transports de matière radioactive. Pour Philippe Guiter, ex-cheminot membre du comité national hygiène et sécurité de la SNCF aujourd’hui militant antinucléaire, le MOX ne serait finalement pas une solution si judicieuse. “Il s’est avéré moins cher d’acheter de l’uranium neuf”, avance le militant. “Stocker directement les combustibles usés ne coûterait pas plus cher que de les retraiter, fabriquer le MOX et stocker les seuls autres déchets”, observait l’Assemblée nationale dans un rapport de François Brottes (PS) et Denis Baupin (EELV) daté de juin 2014. “On évacue donc le MOX. Avant vers le Japon et maintenant vers la Russie dans une décharge à ciel ouvert, ajoute Philippe Guiter, les trajets sont classés confidentiel défense”. “L’uranium de retraitement, qui représente 95% du résultat du retraitement (…) scandaleusement exporté en Russie par les industriels français” écrivait Greenpeace en 2010. A hauteur de 33.000 tonnes entre 2006 et 2010, selon l’ONG. “Le retraitement et le Mox n’apportent qu’une réponse partielle au problème des déchets”, selon le rapport de l’Assemblée.
 
La sénatrice EELV de Seine-Saint-Denis Aline Archimbaud avait vivement critiqué le passage d’un train de déchets en provenance des Pays-Bas et à destination de La Hague en 2012. Ce train qui “contenait 6,7 tonnes de combustible usagé à base d’uranium [était] resté dans le département de Seine-Saint-Denis pendant une journée entière” et il avait stationné “douze heures en gare de triage de Drancy, à quelques mètres de la gare RER qui est bondée à 18 heures”, s’était-elle insurgée. “Il est inadmissible et irresponsable qu’un train chargé de déchets radioactifs circule sur les voies ferroviaires empruntées chaque jour par des dizaines de milliers de voyageurs et traverse des zones fortement urbanisées”, martelait-elle. Pourtant, la situation n’a visiblement rien d’inhabituel à Drancy. Jean-Pierre Quinet, du collectif Hérisson 93, évoque “au moins un train par jour en gare de Drancy”. Anne-Marie Delmas, élue EELV au Blanc-Mesnil, valide cet ordre de grandeur.
Il est inadmissible et irresponsable qu’un train chargé de déchets radioactifs circule sur les voies ferroviaires empruntées chaque jour par des dizaines de milliers de voyageurs”
Au total donc 19.000 transports annuels dans le cadre du cycle du combustible, d’après les chiffres de l’ASN (2015). Rien qu’à la gare de Valognes, à quelques dizaines de kilomètres de La Hague, “on est à deux à trois convois par jour”, assure Philippe Guiter, ex-cheminot membre du comité national hygiène et sécurité de la SNCF aujourd’hui militant antinucléaire. Et avec le projet Cigéo d’enfouissement en grande profondeur dans la Meuse [aujourd’hui à l’arrêt] on va rajouter 200 trains par an de matière hautement radioactive en provenance de La Hague [où sont pour l’heure stockés les déchets français]”.
Presqu’île du Cotentin et vallée du Rhône : des couloirs nucléaires

Si les itinéraires ne sont pas publiés, nous avons retrouvé des éléments d’information partiels prouvant qu’ils suivent les axes empruntés par la population, avec donc un risque potentiel pour elle. “Ces transports posent bien évidemment le problème de la gestion du chargement et de la protection des populations environnantes en cas d’accident de transport”, prévient la préfecture de l’Oise. En Isère, c’est la gare de voyageurs de Clonas-sur-Varèze qui voit fréquemment transiter des convois de matières radioactives. Par sa densité d’installations nucléaires, la vallée du Rhône concentre un trafic important. “Les voies ferrées situées dans le couloir de la vallée du Rhône permettent l’acheminement de nombreuses cargaisons entre les sites nucléaires français”, écrit la préfecture de l’Isère. Un axe qui traverse le couloir de la chimie, au sud de Lyon, au cœur duquel se trouve la gare de triage du Sibelin. Là où un train transportant des produits dangereux a déraillé ce 13 mars, et déversé 20 tonnes de bioéthanol.
L’A7 est l’un des axes européens les plus denses en matière de transport de matières dangereuses”
 
Côté transport routier, la préfecture de l’Isère note plusieurs axes “régulièrement employés”. À leur tête, l’autoroute A7, “qui constitue un axe majeur du réseau routier national [et] relie les installations nucléaires du nord de la France, notamment La Hague, avec celles situées dans le Sud telles que les sites nucléaires de Pierrelatte et de Marcoule et tout particulièrement le site de Cadarache”, comme le souligne la préfecture de l’Isère. Au point que, plus au sud, la préfecture du Vaucluse définisse la fameuse autoroute du Soleil comme “l’un des axes européens les plus denses en matière de transport de matières dangereuses”, pas seulement radioactives d’ailleurs. Autour de Grenoble, la présence de pôles de recherche engendre des transports de matières radioactives sur l’A48 et l’A480  et le périphérique. Enfin, l’autoroute A43 vers Lyon, ainsi que l’A49 et la RD1532 vers Romans-sur-Isère et des centrales du sud, “sont couramment utilisées pour le transports de colis radioactifs”. Sans oublier RD1075, toujours en Isère.
Carte des axes routiers utilisés pour le TMR en Isère by Antoine on Scribd

 
Dans l’extrême nord-ouest de la France, la présence de l’usine de La Hague – qui centralise les déchets avant leur retraitement ou leur vitrification puis leur renvoi vers les lieux dédiés en France où à l’étranger – engendre un trafic important de convois de marchandises radioactives. Dans l’Eure, la préfecture affirme que son territoire est concerné “par le transport routier ou ferroviaire de matières radioactives [avec] un tonnage important d’ensembles combustibles usagés de centrales, en transit par voie ferrée vers l’usine de retraitement de La Hague (50), un tonnage significatif de produits issus du retraitement, transportés par voie routière ou ferroviaire vers les usines de fabrication de combustible de la vallée du Rhône et des déchets retournés au pays de production par voie ferrée”. Convois qui empruntent aussi bien la voie routière, avec une préférence pour l’A13, que ferroviaire. Les colis radioactifs envoyés par le rail transitent par les lignes Paris-Le Havre, Paris-Cherbourg et Rouen-Caen.
Les conducteurs en première ligne

Dans le Nord-Ouest, notamment, les ports représentent des lieux sensibles. De même, “les gares de triage représentent des sites à risques particuliers liés aux opérations de formation des trains, aux quantités et aux volumes en attente d’expédition, à l’hétérogénéité des matières présentes”, note la préfecture du Vaucluse et celle de l’Oise. “On peut avoir des matières radioactives avec du chlore ou de l’essence dans les wagons suivants, abonde Philippe Guiter. Les conducteurs ont la trouille de ça, les combinaisons de matières dangereuses.” Ni le ministère ni l’ASN n’ont voulu répondre à nos questions relatives à la fréquentation de ces gares de triage par des convois radioactifs.
“La relève des conducteurs s’effectue parfois en gare, explique Philippe Guiter. Les trains stationnent et les voyageurs sont donc exposés.” Des conducteurs qui ne sont pas considérés comme travailleurs du nucléaire. “Très peu de gens le sont à la SNCF, pointe Philippe Guiter. Seulement ceux qui interviennent à proximité de La Hague”. En même temps, à Drancy, un syndicaliste assure que les conducteurs ne se plaignent pas de ces conditions. Arguant notamment que le rail demeure le moyen de transport le plus sûr, “même en cas de déraillement”. Il évoque les enjeux militants.
Les cheminots allaient se réchauffer près des wagons contenant les barres de combustible à 400°C”
 
Les conducteurs n’ont pas non plus de dosimètre pour mesurer les taux de radiation auxquels ils s’exposent. Cela alors que leurs cabines ne sont pas confinées. “On a réussi à obtenir la limite de 30 minutes d’exposition [au contact des wagons]”, raconte Philippe Guiter. Avant cela, en cas de problème technique, les conducteurs devaient parfois intervenir pendant de longues minutes à proximité des wagons de matières radioactives. Jusqu’à il y a peu, “les cheminots allaient se réchauffer près des wagons contenant les barres de combustible à 400°C. Ils mangeaient leurs sandwichs là”, raconte Philippe Guiter. Depuis, des formations auraient sensibilisé les conducteurs à ce genre de risque.
Les normes en vigueur sont censées garantir des marges de sécurité. Les wagons Castor, par exemple, sont soumis à trois exigences de résistance, à savoir résister à une chute de neuf mètres sur un poinçon, à une température de 800°C pendant 30 minutes et à une immersion en grande profondeur. Philippe Guiter conteste ces normes, trop faibles selon lui : “Sur les chutes, j’ai de nombreuses photos qui prouvent que les wagons qui chutent finissent éventrés. Concernant la chaleur, on a vu pendant l’incendie du tunnel du Mont-Blanc que la température était montée à 1000°C pendant quatre heures.” “C’est ridicule”, déplore le militant, craignant une faille lors d’un incendie. “Il y aurait alors contamination et accident comme ceux qu’il peut y avoir sur une centrale.”
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Lorran
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le 13/07/2017 à 17:17:53
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http://sortirdunucleaire.org/CIGEO-Bure-l-Institut-de-Radioprotection-et-de

CIGÉO-Bure : l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire confirme de graves lacunes - Le projet doit être abandonné !
Communiqué du 7 juillet 2017
 
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L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) vient de rendre public son avis sur le Dossier d’option de sûreté du projet CIGÉO d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse. Cet avis met l’accent sur d’importants problèmes de sûreté qui ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Ceux-ci avaient été dénoncés depuis longtemps par les associations et plusieurs experts indépendants.
Plutôt que de s’entêter dans cette impasse, les pouvoirs publics doivent abandonner ce projet dangereux, ruineux et antidémocratique !


Des défauts importants mis en exergue par l’IRSN

L’avis de l’IRSN met clairement en évidence de nombreuses questions non réglées à ce jour, et notamment quatre problèmes qui, par leur importance, sont « susceptibles d’entraîner des modifications de conception du stockage »  :
l’architecture du stockage ne présente pas de garanties suffisantes pour assurer que les rejets de radioactivité dans l’environnement restent limités ;
le dossier de l’Andra présente « des lacunes importantes » dans la définition de la stratégie de surveillance du site pendant son exploitation et des moyens à mettre en œuvre ;
l’Andra n’a pas étudié la possibilité de retirer des « colis » de déchets accidentés. Ceci démontre bien que la prétendue « réversibilité » du stockage constitue une supercherie.
Surtout, comme le signalaient les associations depuis des années, un risque d’emballement thermique en cas d’incendie de déchets bitumineux ne peut être exclu, et celui-ci aurait pour conséquence un important rejet de radioactivité dans l’environnement !
En l’état actuel, la conception du site induit des risques inacceptables, au point que l’IRSN suggère que des modifications pourraient être nécessaires, avec des effets notoires sur le calendrier. Et de souligner : « à cet égard, l’IRSN ne présage pas des délais nécessaires pour réunir ces éléments de démonstration et en conséquence de l’échéance à laquelle le dossier de Demande d’Autorisation de Création pourra in fine être achevé »…
Des défauts qui ne constituent que la partie émergée de l’iceberg

Selon Bertrand Thuillier, expert indépendant qui avait déjà mis en exergue certains de ces défauts, ceux-ci ne constituent que la partie émergée de l’iceberg et résultent de choix industriels erronés dès l’origine. Entre autres, avoir choisi un sol argileux qui induit une production d’hydrogène (provoquant radiolyse et corrosion), qui nécessite une ventilation indispensable… et faillible. Avoir décidé de ne pas doter les "colis" de protection radiologique afin de gagner en volume, ce qui rend les alvéoles de stockage irradiantes et donc inaccessibles, empêchant la récupération des déchets. Ou encore avoir décidé de regrouper les "colis" dans des alvéoles très volumineuses, ce qui mène à multiplier les risques d’explosion souterraine et d’incendie.
La conception de CIGÉO étant intrinsèquement mauvaise dès l’origine, il est donc inutile de poursuivre des recherches qui ne constitueraient qu’un gaspillage d’argent public. Celles-ci ne permettraient pas de trouver de parade. Elles n’aboutiraient qu’à mettre à jour de nouveaux problèmes… et mettre en évidence les erreurs coupables de l’Andra lors des choix initiaux de conception.
CIGÉO doit être abandonné !

L’avis de l’IRSN, émanant d’un organisme officiel qu’on ne saurait suspecter d’affinités avec les positions antinucléaires, devrait interpeller les responsables politiques. Il est irresponsable, pour prétendre assurer un exutoire à la filière nucléaire, de présenter le projet CIGÉO comme inéluctable alors que les garanties de sûreté ne sont pas au rendez vous et ne pourront jamais être apportées.
Les associations, qui ont déjà interpellé Nicolas Hulot à ce sujet, appellent le gouvernement à abandonner ce projet qui est d’une dangerosité avérée, impossible à financer et imposé aux populations. Les critiques émises par l’IRSN ne font que légitimer l’opposition à CIGÉO et l’action de ceux qui, à Bure ou ailleurs, tentent d’entraver la marche forcée vers cette impasse.
Plutôt que d’annoncer des renforts de police pour mater les opposants, l’État doit regarder la réalité en face et en finir avec cette aberration. Et devant les risques irréductibles posés par la gestion de ces déchets, une seule option devrait s’imposer : arrêter au plus vite d’en produire !
Contact presse :
Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23
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Lorran
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le 18/09/2017 à 14:59:35
Acces au message Déchets nucléaires : (re)voir le documentaire passionnant de Laure Noualhat et Eric Guéret
http://prettylinks.co/iFbgpc

Déchets nucléaires : (re)voir le documentaire passionnant de Laure Noualhat et Eric Guéret
Publié le jeudi 3 août 2017 à 10h59 par Lucie Marsaud
En 2009, Arte diffusait "Déchets, le cauchemar du nucléaire". Constat alarmant : la gestion des déchets nucléaires a toujours été catastrophique.

Piscine de refroidissement des déchets nucléaires avant qu'ils ne soient découpés puis stockés sous terre dans des bidons
Piscine de refroidissement des déchets nucléaires avant qu'ils ne soient découpés puis stockés sous terre dans des bidons © AFP / CHARLY TRIBALLEAU
Dans Le débat de midi, Philippe Bertrand et ses invités réagissaient à la question : Que fait-on des déchets nucléaires aujourd'hui ? L'occasion de se remettre dans le bain, et de replonger en 2009 lorsque l'on découvrait avec le documentaire choc de la journaliste Laure Noualhat* et du réalisateur Eric Guéret** que la France envoyait discrètement ses déchets radioactifs en Sibérie.

En moins de deux heures, les deux têtes pensantes de ce film (visible ici) dressent un bilan dramatique à partir des images qu'ils ont pu tourner aussi bien en France à l'usine de retraitement de la Hague (avant de s'en faire interdire l'accès), en Russie dans le village contaminé de Muslymovo ou encore aux Etats-Unis sur le plus grand site nucléaire au monde à Hanford.


On y croise tour à tour les communicants, parfois gênés de ne pas pouvoir répondre par la négative à la question "Ce site est-il contaminé ?", Anne Lauvergeon ancienne PDG d'Areva, Bernard Bigot à l'époque administrateur général du CEA, autrement dit conseiller du Président sur le nucléaire (et aujourd'hui directeur de l'ITER) ou encore Hubert Reeves à qui l'on doit cette conclusion toute significative :

Le problème du nucléaire, c'est hypothéquer l'avenir.
Anciens dirigeants, habitants d'un village contaminé, militants de Greenpeace ou encore chercheurs au CRIIF sont aussi de la partie, et témoignent de la non-gérance mondiale des déchets nucléaires.

Le site de Mayak et ses environs, pas encore totalement évacués

Avec la course à l'arme nucléaire enclenchée par la seconde guerre mondiale, la Russie (ex-URSS) ne peut pas rester de marbre face à l'arme atomique de son ennemi les Etats-Unis. Le site de Mayak est donc construit dans le plus grand secret en Sibérie, avec pour objectif de raffiner du plutonium.

En 1957, c'est l'accident : un demi-Tchernobyl. Des cuves de déchets explosent. S'ensuit alors une contamination de tout l'environnement. Problème : les premières informations officielles évoquant cette catastrophe ne sont sorties que 19 ans plus tard, en 1976...

Dans le village irradié de Muslymovo (en 1957), les habitants n'ont pas été évacués (photo prise en 2010)
Dans le village irradié de Muslymovo (en 1957), les habitants n'ont pas été évacués (photo prise en 2010) © AFP / ALEKSANDR KONDRATUK / RIA NOVOSTI / SPUTNIK
Autre problème, le lac de Karatchaï et la rivière Tetcha utilisés comme espace de stockage des déchets, et qui sont aujourd'hui encore accessibles à la population. Dans le documentaire, les prélèvements opérés par un scientifique français sont sans équivoque :

L'accès à la rivière devrait être fermé. Il s'agit d'une véritable poubelle à ciel ouvert.
L'usine de la Hague, le scandale des déchets en pleine mer et en Sibérie

Quand Greenpeace filme des bateaux déversant leurs déchets radioactifs en pleine mer, s'ensuit alors un accord international pour interdire ces rejets - mais uniquement par bateaux. C'est ainsi que l'on découvre qu'Areva (anciennement COGEMA) utilise une conduite terrestre, toujours légale et toujours en activité, pour rejeter au loin dans la Manche environ 400 m³ de déchets par jour.

Et cela est sans compter sur les gaz des cheminées qui en deux-trois jours balaient toute l'Europe selon les vents...

La sentence tombe : en une seule année (1999 est pris pour exemple), la centrale Areva de la Hague a rejeté dans l'air plus de Krypton 85 que toutes les explosions atomiques faites par l'homme.

En 1997, Greenpeace affirmait que que la radioactivité globale des fonds marins autour de la conduite était 100 fois supérieure par rapport à l'année d'avant
En 1997, Greenpeace affirmait que que la radioactivité globale des fonds marins autour de la conduite était 100 fois supérieure par rapport à l'année d'avant © AFP / MYCHELE DANIAU
Contrairement à une idée répandue, l'usine ne fait pas disparaître la radioactivité, elle la concentre en déchets ultimes. Et surtout ces derniers étaient acheminés discrètement sur un parcours de 8 000 km jusqu'en Sibérie. Point positif, la diffusion du documentaire a eu raison de ces pratiques.

L'histoire montre que la population a été systématiquement désinformée par les autorités prétextant que la question du nucléaire trop compliquée devait rester entre les mains des ingénieurs. Pour preuve, ce moment savoureux où Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy échangent lors du débat à la présidentielle sur la question du "sortir du nucléaire". Aucun des deux n'est à l'aise sur la question, et tous les chiffres et données qu'ils avancent s'avèrent être faux. Du fact-checking avant l'heure.

À lire
INFO

Stockage des déchets nucléaires à Bure : un vote local très national
Et on termine par une visite de Bure, à l'époque "simple" laboratoire expérimental, dont on dit qu'il "ne sera jamais le lieu de stockage de déchets radioactifs." Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Aller plus loin

(Re)écoutez | Les récits d'Isabelle Autissier : Les déchets nucléaires
(Re)écoutez | Secrets d'info : Cuve de l'EPR de Flamanville : l'incroyable légèreté d'Areva et EDF
(Re)écoutez | LSD, la série documentaire sur France Culture : A l'ombre des centrales nucléaires
* Laure Noualhat est journaliste, spécialiste de l'environnement. Passée par Libération (15 ans), elle est également l'auteur de Climatosceptiques : la guerre du climat, et se cache derrière le personnage de Bridget Kyoto, une série de pastilles vidéos pour "alerter le grand public sur la catastrophe écologique en cours".

** Eric Guéret est réalisateur de documentaires. Il tourne des sujets de société sur la France et le monde, et on lui doit notamment La mort est dans le pré, Homos, la haine, ou dernièrement Trans, c'est mon genre.
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Lorran
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le 20/07/2018 à 17:07:04
Acces au message Décret Présidentiel scélérat : des déchets radioactifs de plutonium et d’uranium d’Australie
https://lesmoutonsenrages.fr/2018/07/16/decret-presidentiel-scelerat-des-dechets-radioactifs-de-plu
tonium-et-duranium-daustralie-vont-venir-et-etre-stockes-sur-le-sol-francais-pour-plus-de-20-ans/


Décret Présidentiel scélérat : des déchets radioactifs de plutonium et d’uranium d’Australie vont venir et être stockés sur le sol français pour plus de 20 ans…
lundi 16 juillet 2018Voltigeur 8 commentaires Modifier l'article
On ne sait pas quoi faire de nos déchets, et on prend ceux des autres. Les décisions stupides s’accumulent. Volti

***********

Auteur: rédaction de la Coordination antinucléaire du Sud-Est



Un décret signé le 6 juillet, en catimini, par Emmanuel Macron, Edouard Philippe, Jean-Yves Le Drian et l’ambassadeur de France en Australie vient d’autoriser l’importation en France de près de 4 tonnes de déchets radioactifs de plutonium et d’uranium australiens. Areva en fera du business en accointance avec la Australian Nuclear Science and Technology Organisation qui exploite à Lucas Heights un réacteur de recherche répondant au doux nom d’ « Opal ». En devenant propriétaire en titre de cette merde, Areva devenu Orano pour masquer sa faillite financière, impose au globe et aux français une nouvelle menace de transports mortels maritimes et terrestres, et quelques autres saloperies.

__La Coupe du monde de football bat son plein. Il faut bien donner aux petits peuples leurs jeux du cirque pour pouvoir continuer à dominer la planète. Le monarque français fera ses risettes devant les télés et autres médias avides de glorifier son mentor. Les industriels de la mort nucléaire – les véritables patrons de la politique énergétique du pays – pourront ainsi à loisirs et en toute tranquillité poursuivre leur sale business. Grandeur et décadence…

C’est par un discret décret n° 2018-586 (1) signé le 6 juillet 2018 par les plus hautes autorités de la « République française » que la France légalise un sombre accord de trafic de déchets nucléaires de l’Australie vers la France. Au bas du document qui entérine le business entre Areva (devenu Orano depuis sa « faillite » et son renflouement de 9 milliards d’euros sur le dos des contribuables) figure les signatures du Président de la République – le banquier énarque Emmanuel Macron -, du 1er Ministre et ancien directeur chez Areva Edouard Philippe, du ministre des affaires étrangères – et ancien ministre des armées du précédent Président Hollande- Jean-Yves LeDrian.

L’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de l’Australie autorise ce qui est interdit par les accords internationaux en masquant le trafic sous le couvert de « retraitement (en France) de combustibles irradiés (étrangers) ». Ainsi « AREVA NC » achète officiellement à « Ansto » (Australian Nuclear Science and Technology Organisation) ses déchets rebaptisés « combustible nucléaire usé » issu de l’exploitation du réacteur atomique australien de recherche « Opal » implanté à 30km de Sydney.

Le contrat a été signé voici deux ans le 7 juillet 2016, lorsque F.Hollande présidait aux destinées du pays et que le jeune Macron était  son ministre de l’économie dans le gouvernement Valls après avoir laissé ses fonctions de Secrétaire général adjoint du cabinet du président de la République française. Modifiée par un avenant du 10 octobre 2016, cette opération porte sur 3,6 tonnes de déchets radioactifs. Quantité éventuellement modifiable en fonction des besoins et intérêts des parties. Attention : ne pas considérer les populations et la planète comme faisant parti des parties.

« Euratom » , l’Agence européenne de promotion du nucléaire, a béni avec émotion et la larme à l’oeil le 17 novembre 2016 cet accord de transfert de propriété de plutonium et d’uranium entre les nucléocrates australiens et français. La prolifération nucléaire serait-elle possible finalement mais uniquement pour un des rares pays qui possèdent la bombe atomique et en menacent la planète ?

Pour plus de 22 ans et peut-être même plus…

Avec l’imprimatur du pouvoir politique, l’introduction en France des déchets nucléaires australiens peu commencer dès à présent et s’étaler jusqu’au 31 décembre 2030. Il faut que toutes les générations, des grands-parents aux petits-enfants, gouttent au risque, non? D’autant que le retraitement par Areva/Orano de ces déchets atomiques est prévu entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2034. Seize années, une paille !

Mais le lobby nucléaire est grand seigneur, grand saigneur, car « les Parties feront tous leurs efforts pour minimiser le nombre de transports nécessaires au retour des déchets radioactifs » vers le pays vendeur de l’hémisphère sud en Océanie. L’émeu, oiseau national de l’Australie, en est tout ému et le kangourou, l’animal national, en saute de joie. Les français, drogués au nucléaire, restent muets et soumis.

D’autant qu’ils ignorent tout et que si les accords fixent la date limite du 31 décembre 2034, ils prévoient dès à présent dans son article 3,  signé des trois autorités qui ont fait acte d’allégeance, que la date ultime de retour en Australie des déchets radioactifs issus du retraitement pourrait courir jusqu’au 31 décembre 2035. Pas fous les nucléocrates et les politiciens.

Bon, évidemment, ça c’est pour le saucissonnage de cette opération glauque car… « compte tenu du faible volume de déchets générés par le retraitement (bah voyons) il se pourrait que  » la prorogation du contrat n’ait été signée avant le 31 décembre 2028 pour la livraison de quantités supplémentaires de combustibles nucléaires usés provenant du réacteur OPAL au-delà du 31 décembre 2030. Si une prorogation est signée, la date ultime de retour est fixée au plus tard au 31 décembre 2040. » Donc 22 ans depuis 2018 ! Ils voient loin, très loin tandis que Mr Hulot n’en fini pas de valider ces coups de tordus.

Soyez raisonnables

Pensant se prémunir de tout risque de poursuite pénale, E.Macron et sa cour, valident un Article 7 aussi vague et irrationnel que l’énarchie est capable d’en produire :  » La France adopte les mesures raisonnablement nécessaires et relevant de sa compétence pour permettre l’exécution des dispositions du présent accord. L’Australie adopte les mesures raisonnablement nécessaires et relevant de sa compétence pour permettre l’exécution des dispositions du présent accord. » Raisonnablement nécessaires : ça c’est de la précision. Imaginer que cette phrase figure dans votre contrat de couverture d’assurance pour vos biens et votre personne, voir même sur les boites de denrées alimentaires… Les nucléocrates s’autorisent tout, s’affranchissent de tout.

Qui refait du business avec les déchets de plutonium et d’uranium ? : c’est Areva-Orano

Le nucléaire ça rapporte, aux nucléocrates et actionnaires. Mais ça coûte « un pognon dingue » aux contribuables et des atteintes sanitaires et environnementales odieuses à la population et à la planète. Dans cette opération (comme le stipule l’article 9 du contrat) Areva-Orano va aussi récupérer au passage quelques miettes des dangereuses matières radioactives (1% environ), la plus dangereuse étant le plutonium. Histoire d’en faire une matière fissile encore plus dangereuse que les produits de fission « ordinaires » destinés aux réacteurs des centrales atomiques : le Mox (mélange d’oxydes de plutonium et d’oxydes d’uranium). Ca se fera sur le site de Marcoule dans le Gard, là où les deux premiers réacteurs nucléaires français conduisirent à produire la bombe atomique dans les années 50. Tout un symbole. Et pas que du symbole puisque c’est ce Mox qu’Areva avait fournit à Tepco au Japon et qui gorgeait le réacteur n°3 de la centrale de Fukushima-Daïchi dont les réacteurs ont explosé le 11 mars 2011.

Mais pour les entreprises du business de la mort nucléaire il n’y a pas de limite. C’est un peu comme au manettes du pouvoir politique : les hommes passent les mêmes agissements et politiques se perpétuent. L’article 11$3 du document officiel d’Etat donne ainsi carte blanche et mains-libres aux atomistes : « Les dispositions du présent accord peuvent être modifiées à tout moment par accord écrit entre les Parties. Ces modifications prennent effet conformément au paragraphe 1 du présent article, sauf accord contraire des Parties. » La rhétorique énarchique fourbit sa légitimité à la dictature, à l’irresponsabilité, à la dictature.
Jean Revest
__
(1) Fait le 6 juillet 2018, Pour le Gouvernement de la République française : Christophe Penot, Ambassadeur de France en Australie, Pour le Gouvernement de l’Australie : Julie Bishop,  Ministre des Affaires étrangères. Emmanuel Macron, le Président de la République, Le Premier ministre Edouard Philippe, Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037161737&dateTexte=&categorieLien
=id . Télécharger le décret d’Etat ici :

http://www.coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/pdf/2018-07-08_decret_importation_deche
t-nucleaire_Australie_joe_20180708_0156_0010.pdf

Source Coordination Antinucléaire du Sud-Est
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Lorran
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le 21/12/2018 à 18:26:59
Acces au message Décret Présidentiel scélérat : des déchets radioactifs de plutonium et d’uranium d’Australie
https://reporterre.net/En-Allemagne-la-gestion-des-dechets-radioactifs-dans-l-impasse?fbclid=IwAR2h
DRcfwAFol13SoXleJY7oD-aqbBPZvAZbYPfQ4s69CIMc-vuUy5ygTX8


En Allemagne, la gestion des déchets radioactifs dans l’impasse
18 décembre 2018 / Violette Bonnebas (Reporterre)

           

En Allemagne, la gestion des déchets radioactifs dans l'impasse
Fin 2022, l’Allemagne devrait en avoir fini avec la production d’électricité d’origine nucléaire. Mais le sort des déchets radioactifs les plus dangereux n’est absolument pas réglé alors que le temps presse.
Berlin (Allemagne), correspondante
Le clap de fin doit avoir lieu dans quatre ans, fin 2022. Une page tournée, pour de bon. Les sept dernières centrales nucléaires d’Allemagne seront retirées du réseau d’électricité, prêtes pour leur démantèlement. La conclusion d’un tournant majeur dans la politique énergétique du pays, initié en quelques jours seulement par la chancelière Angela Merkel en 2011, à la suite de la catastrophe de Fukushima.
Mais l’Allemagne n’en a pas fini avec le nucléaire pour autant. Que faire des 28.000 mètres cubes de déchets hautement radioactifs produits par ses centrales ? Que faire également des 300.000 mètres cubes de déchets faiblement et moyennement radioactifs, dont certains seront encore produits par l’industrie et la recherche médicale après 2022 ?
Les Allemands se posent ces questions depuis des décennies, sans trouver de réponse fiable. Ils faisaient pourtant figure de pionniers en inaugurant le stockage de déchets nucléaires dans une mine de sel dans les années 1960. Le site de Asse, dans le nord-ouest du pays, était alors une fierté nationale, présenté comme une solution simple et peu coûteuse. 126.000 barils de déchets faiblement et moyennement radioactifs y ont été entreposés à 700 mètres de profondeur. Nul besoin de containers spéciaux, croyait-on : le sel suffirait à protéger les fûts pour des millions d’années.
L’an dernier, l’Allemagne est donc repartie complètement à zéro

La prouesse technologique a viré au désastre quelques années plus tard. La poubelle radioactive s’est transformée en gruyère, la mine s’est fissurée. Plus de 12.000 litres d’eau salée s’y écoulaient chaque jour, menaçant d’entrer en contact avec la matière radioactive et de contaminer les nappes phréatiques. Dans certaines cavités, les fûts se sont écrasés les uns contre les autres sous l’effet des mouvements géologiques. En 2009, le gouvernement fédéral a décidé de démanteler le site.
À un projet de coffrage en béton jugé hasardeux, les autorités ont préféré l’extraction des fûts, et leur stockage temporaire à quelques kilomètres de là, sur le site de Konrad. Coût estimé pour le contribuable allemand : jusqu’à dix milliards d’euros. Après une phase délicate de sécurisation, les premiers barils doivent sortir de terre au plus tôt en 2033. Konrad doit également accueillir les déchets en provenance de Morsleben, l’ancien site d’enfouissement d’Allemagne de l’Est, qui menace lui aussi de s’effondrer.
Le sort des déchets les plus dangereux n’est, quant à lui, absolument pas réglé. Au départ, ils étaient destinés au site de Gorleben, à 120 kilomètres au sud-est de Hambourg. Entre 1995 et 2013, 113 fûts y ont été stockés. 1,7 milliard d’euros ont déjà été engloutis dans le projet, essentiellement financé par les compagnies propriétaires des centrales nucléaires. Mais le site de Gorleben est… une ancienne mine de sel, située en bordure de l’Elbe, laissant craindre des fragilités géologiques identiques au site de Asse. Après la mobilisation des habitants et des associations écologistes, là encore, le projet est suspendu.

Dans les galeries du site de Asse (archive).
L’an dernier, l’Allemagne est donc repartie complètement à zéro dans sa recherche d’un site de stockage définitif. Pas question d’exporter les déchets, ils doivent rester sur le sol allemand. En revanche, l’enfouissement reste le mode de stockage privilégié, à l’instar du projet français Cigéo, à Bure (Meuse). Tous les sous-sols de sel, d’argile et de granit d’une épaisseur d’au moins cent mètres sont étudiés, à l’exception des zones endommagées ou à risque sismique. Les fûts doivent pouvoir être stockés à au moins 300 mètres de profondeur.
Une agence ad hoc a été créée, la Société fédérale pour le stockage définitif (BGE). Elle est chargée de mener les recherches mais aussi de rétablir la confiance avec la population, selon un processus entièrement transparent qui doit faire oublier la façon dont Gorleben avait été imposé par le gouvernement. Un comité national d’accompagnement a été mis sur pied, incluant des citoyens sélectionnés au hasard dans tout le pays. D’ici 2020, une liste de sites potentiels doit être rendue publique, pour un choix définitif fixé à 2031 et une ouverture du site en 2050.
« Les contraintes de temps pourraient finalement conduire à une simplification de la procédure »

Mais tout le monde ne joue pas le jeu, loin de là. La Bavière, première région allemande à inaugurer une centrale nucléaire en 1961, refuse purement et simplement les recherches, jugeant qu’elle « n’est pas un lieu de stockage adapté pour les déchets radioactifs ». D’autres régions, comme la Saxe-Anhalt, où se trouve le site de Morsleben, mais aussi la Basse-Saxe, où se trouvent Gorleben, Asse et Konrad, ou encore la Rhénanie-Palatinat, à la frontière avec la France, rechignent à confier leurs données géologiques à la BGE. Les compagnies minières privées leur ont également adressé une fin de non-recevoir, au nom du secret des affaires.
Pour y remédier, le ministère fédéral de l’Énergie a promis de réformer la législation, mais le texte a déjà été repoussé et ne devrait pas être examiné par le parlement avant 2019. De plus, il imposerait l’examen des requêtes au cas par cas, ce qui fait bondir la BGE : « Cela n’est pas réalisable compte tenu du grand nombre de données et de l’incertitude concernant les droits des tiers », s’inquiète l’organisme dans un communiqué.
Du côté des autorités comme des associations, plus personne ne semble croire que la mission sera menée à bien, alors qu’elle vient à peine de commencer. « Il est presque illusoire de penser qu’un site sera trouvé d’ici 2031, juge Thorben Becker, de l’ONG environnementale Bund. Nous considérons que le calendrier est dangereux, car les contraintes de temps pourraient finalement conduire à une simplification de la procédure. » Comprenez : à revenir au choix initial de Gorleben, malgré les risques environnementaux et l’opposition de la population.
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